Page:Bloy - Les Dernières Colonnes de l’Église, Mercure de France, 1903.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
les dernières colonnes de l’église

et de ténèbres, à travers les différents quartiers, dans le bas des pages !

C’est ce que montre Steinlen et quand on a passé par là, ne fût-ce qu’un peu, il sort de cette vision comme une agonie de pitié. Il cherche sa maison, ce pauvre d’entre les plus pauvres,

Et d’ Charonne au quartier Monceau,
Au milieu du sommeil des Hommes
Me v’là seul avec ma pensée
Et ma gueul’ pâl’ dans les ruisseaux !

Quel périple ! Quelle Odyssée ! Quelles Lusiades de désespérance et d’horreur ! Il en voit de toutes les sortes, des maisons :

Y en a d’ tous poils… y en a d’ tout âge,
Y en a qui z’ont des flott’s d’étages
Et y en a qui z’ont qu’un preumier :

Y en a des r’tapées… des tout’s neuves,
Y en a d’ pimpant’s, et y en a d’ gaies,
Y en a qu’a l’air triste des veuves
Qui ne souriront pus jamais.

Quand j’ rôdaill’ dans les grands quartiers,
J’en vois qu’est comm’ des forteresses,