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le dernier poète catholique

foi religieuse, — en qui, pourtant, ces deux confluentes idées s’incorporent — voilà qu’il ne peut pas faire un pas dans la rue sans y rencontrer Jésus-Christ qu’il croit reconnaître, ni sans crier, de manière ou d’autre, vers Marie qu’il ne connaît pas.

Voui, j’suis un typ’, moi, j’en ai d’bonnes.
Quand les aut’s y sont dans leur lit.
Bibi y trimballe eun’Madone :
Notre-Dame des Démolis !

. . . . . . . . . . . . .

C’est quand j’ suis l’pus rauque et farouche

Qu’a m’apparaît comme un rayon !

Voui, quand j’vas ruer dans les brancards,
Tout par un coup v’là qu’a s’élève,
La Cell’ qui dort au fond d’mes rêves
Comme eun’ bonn’ Vierg’ dans un placard !

Qui c’est ? J’sais pas, mais alle est belle :
A s’lève en moi en Lun’ d’Eté,
Alle est postée en sentinelle
Comme un flambeau, comme eun’clarté !

A m’guette, alle écout’ si j’ l’appelle
Du fond du soir et du malheur ;
Mèm’ qu’elle a les tétons en fleur
Et tout l’Amour dans les prunelles !