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les dernières colonnes de l’église

ayant choisi d’être compagnon du Vagabond éternel.

Je crie donc vers vous, Seigneur. Est-il croyable que vous habitiez encore une demeure que ces misérables disent la vôtre et qu’ils prétendent soutenir comme des piliers inébranlables ?

Donnez-moi la force d’un Samson pour jeter une bonne fois par terre cette caverne de voleurs et d’imbéciles plus impitoyables que des assassins.

Alors, ô Saint Sacrement, vous irez par les chemins et par les champs, porté dans les cœurs brûlants et pantelants de quelques lapidés qui seront vos pauvres et à qui vous déléguerez votre pouvoir. Et, comme l’heure est proche où le Paraclet doit enfin venir, jamais on n’aura rien vu d’aussi beau !

En ces jours espérés depuis tant de siècles par tous ceux qui souffrent, ce sera si épouvantable d’être riche qu’il y en aura qui voudront avaler leur or liquéfié pour le cacher dans leurs intestins !