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les dernières colonnes de l’église

copier. Songez qu’il nomme l’Ave Maria un « délicieux appel » !

Ah ! il a raison de ne pas se mépriser ! — Si l’on n’allait que chez les gens qu’on estime, dit un personnage de comédie, on n’irait presque chez personne et même il y aurait des jours où on ne pourrait pas rentrer chez soi. Qui donc oserait se flatter d’un domicile si Coppée couchait dans la rue ?

Aujourd’hui Coppée est devenu une espèce d’homme politique. En même temps qu’il soutient l’Église, il a mis son âme allégée de turpitudes au service de la patrie. Il préside des réunions et fait même, je crois, des discours. Cela m’afflige et je regrette l’époque déjà si lointaine où le Journal publiait, chaque semaine, une chronique de ce renaissant chrétien. La plupart du temps, cette chronique pouvait être considérée comme le bulletin hebdomadaire de son impotence. Rien de plus, rien de moins. Mais qui dira combien cela remuait les cœurs ?

Généreux et cher vieillard ! Je crois le voir