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les dernières colonnes de l’église

le suppose, est aussitôt conjuré par d’invisibles milliards d’esprits terrestres ou angéliques, de ne pas écrire, de ne pas parler, de ne pas penser, mais de plonger son crâne imbécile dans les ornières pleines de boue que font les convois funèbres à la porte des cimetières et d’attendre là son dernier jour, en priant à voix très-basse pour les âmes des trépassés !

Conjurations bien inécoutées du misérable au cœur perclus qui a, depuis longtemps, enterré sa foi, son espérance et sa charité sous les déjections des blasphémateurs qu’il adore !

Car il est cent fois évident que le P. Didon ne croit pas du tout à la divinité de l’Église. Je ne sais pas s’il se juge athée, mais, à coup sûr, il n’est plus chrétien.

L’examen de son livre ne m’a pas permis, après cela, d’apercevoir autre chose en lui qu’un publiciste sot et un sacrilège moine.

Son habileté, je l’ai dit plus haut, consiste à se maintenir avec fermeté dans l’apparente orthodoxie que sa clientèle réclame et c’est le