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les dernières colonnes de l’église

écrire tout ce qu’il voudra, aux applaudissements de tous ceux qui sont faits pour l’admirer. Sa nature triste le condamne à détester la Force, la Grandeur, la Santé, la Beauté, la Noblesse, la Magnificence,… la Béatitude.

Il parle quelque part de l’impuissance, de l’inefficacité de sa prière. Je crois bien. La prière est un don de Dieu, gratuit, sans doute, comme tous ses dons, mais qu’on ne peut pourtant pas supposer départi à un cœur si bas. Ce serait trop inouï d’avoir cruellement poussé son frère dans les ténèbres après l’avoir dépouillé, de triompher de ce crime depuis quinze ans et de recevoir, quand même, le baiser de la Bouche de Jésus-Christ ! C’est assez terrible déjà d’être devenu, en cette manière, la plus cannelée d’entre les dernières colonnes de son Église.