Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/125

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Mais, au réveil, l’esprit plus sain,
Quand son Yannik fît sa prière,
Pour la première fois son père
Ne lut pas le Précepte saint !


Ai-je dit qu’on était rendus
Dans le mois-de-la-paille-blanche
Où les blés mûrs que la faulx tranche
Dans l’aire neuve sont battus ?

Ce jour-là, donc, précisément,
Job-le-Morvan fit, quatre à quatre,
Installer sa machine à battre
Afin de battre son froment.

Rrroû ! la Batteuse va bon train,
Rrroû ! Rrroû ! Rrroû ! elle ronfle et gronde
On fane, on enmeule à la ronde
Et l’on ramasse le bon grain ;

Et Job, le fermier diligent,
Pousse lui-même en la machine
Les gerbes de blé que s’échine
À lui passer le petit Jean.

Mais, sous les sourcils blonds, froncés,
Les regards que son fils lui lance
Lui semblent chargés d’insolence,
Veufs du Respect des jours passés…