Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


QUAND NOUS SERONS VIEUX !




En fermant un peu les yeux
Je nous vois, moi déjà vieux
Et toi déjà presque vieille ;
Ils seront loin nos beaux jours,
Mais je te dirai toujours
Des mots très doux à l’oreille !

Ah ! certes, l’on changera
Quand la vieillesse viendra
Avec son triste cortège :
Le temps ridera ton front
Et tes cheveux noirs seront
Comme saupoudrés de neige,

Ta taille s’alourdira…
Mais mon vieux cœur t’aimera
Plus que je ne puis le dire,
Car, malgré tes cheveux gris,
ta bouche et tes yeux flétris
Auront le même sourire !

Puis, si Dieu daigne bénir
Les époux qu’il vient d’unir,
Il nous enverra ses anges ;
Et nous verrons, triomphants
Les enfants de nos enfants
Bégayer parmi leurs langes !