Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/53

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L’Été, durant nos longues courses,
Je lui cherchais des nids d’oiseaux…
Et nous faisions chanter les sources
En entremêlant les roseaux ;

Puis, quand la neige bienfaitrice
Couvait les futures moissons,
Ma bonne mère, et sa nourrice,
Nous chantait ses belles chansons,

Ou bien quelque vieille qui tremble
Nous parlait des grands loups-garous…
Et nous nous endormions ensemble
Aux doux ronrons du gros chat roux !…


C’est ainsi que dix ans passèrent.
Puis — riant de mes yeux rougis —
A Paris les siens l’emmenèrent…
Et je restai, seul, au logis !

Mais, aussitôt que l’hirondelle
Ramenait le Printemps béni,
Elle aussi revenait, fidèle
Et joyeuse, à son ancien nid ;

Et sa mère lui disait : « Joue
Avec Joël le paysan ! »
Toute heureuse de voir sa joue
Hâlée au soleil bienfaisant.