Page:Bouchaud - Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines, 1903.djvu/11

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Tout est au contraire sujet à varier, en poétique aussi bien qu’en matière industrielle. Chaque maître apporte une pierre à l’édifice apollonien… Le maître mort, l’édifice n’en continue pas moins à s’élever… Ce sont seulement d’autres ouvriers et d’autres architectes qui continuent l’ouvrage commencé.

En dernière analyse, Hugo et le Parnasse, ne peuvent que se voir refléter dans les personnes les plus distinguées de leurs élèves. Or, le reflet n’est qu’une réplique ; de là, le manque complet d’originalité chez ces disciples. Ne vaut-il pas mieux se reporter directement à Hugo, Hérédia, Leconte de Lisle, que de parcourir les œuvres des alumni engagés sur la même voie que celle du chef de file respectif, et rééditant, moins bien, les mêmes choses ? On me dira : L’originalité est rare. Je répondrai : En êtes-vous bien sûrs ! De fait, quand on se tient au courant, on est frappé de la vigueur et de la personnalité de certains talents.

Mais poursuivons l’exposé de notre enquête. Nous venons de parler des intransigeants de la poésie dont M. Sully Prudhomme s’est fait le porte-parole dans son Testament poétique, bien qu’il paraisse aujourd’hui témoigner quelque indulgence aux innovations dont je vais m’occuper. Or donc, les intransigeants de la poésie