Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu/88

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À moi seul !… pour moi seul !… J’ai la fleur. Ô folie !
Ô rêve !… humide encor des tiédeurs de ta peau ;
Et cette fleur n’est pas de celles qu’on oublie,
        Ou qu’on attache à son chapeau !

Au plus suave endroit de mon plus cher poète,
Demain, dans quelque beau volume à tranche d’or,
Grave, religieux, et découvrant ma tête,
        J’ensevelirai mon trésor ;

Afin que ― tous les deux ayant cessé de vivre ―
Quelque couple, ici-bas, jeune et tendre, à son tour,
Devine notre histoire, en exhumant du livre
        Le squelette de notre amour !