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resse, l’humidité, le séjour trop prolongé des fumiers dans les bergeries, la contagion. À ces causes on pourrait ajouter une prédisposition organique, consistant dans la disposition de la face interne de l’onglon, particulière aux animaux de l’espèce ovine, qui, comme on le sait, est formée par une corne mince et comme interrompue dans son milieu, d’où il résulte que les tissus sous-jacents sont peu protégés contre les agents extérieurs.

Comme cause prédisposante, on doit tenir compte de la race ; ainsi l’expérience a démontré que la race mérine et les autres races descendant plus ou moins directement de celle-là, sont les plus sujettes à contracter cette affection. Il y a évidemment dans ce cas un état constitutionnel, une idiosyncrasie particulière qui préside au développement de l’affection ; et d’ailleurs, la maladie n’a-t-elle pas été observée la première fois après l’introduction des mérinos en France ?

Faisant du piétin une maladie constitutionnelle, ne pourrait-on pas trouver plus facilement l’explication d’une cause générale dans la prédisposition des sujets depuis l’introduction, dans nos races indigènes, du sang de la race mérine, prédisposition jointe aux autres causes que nous allons faire connaître ?

La sécheresse agirait, d’après quelques auteurs, en amenant l’astriction de la corne et l’action de petits graviers entre les deux onglons ; mais, si un temps sec peut devenir une cause pour le développement du piétin, cette cause est bien peu efficace, attendu que les animaux affectés sont peu nombreux, et que la maladie ne résiste jamais à