Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/139

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Aligre (rue d’) : Étienne d’Alifre (1560-1635) fut chancelier de France aussi bien que son fils né en 1592 et mort en 1677. Le dernier descendant de cette famille, le marquis d’Aligre, né en 1770, mort en 1847, en laissant une immense fortune, dut aux millions qu’il avait su acquérir, dans ce siècle positif, une sorte de célébrité. Mais qui maintenant songe à ce défunt Crésus, non pas même peut-être ceux qui jouissent de ses trésors ?

Ambroise Paré (rue) : Né en 1517, mort en 1590, ce célèbre praticien, dont le zèle égalait la science, et qui fut cher au roi Henri II comme à ses trois fils, doit être regardé comme le Père de la chirurgie on France. Il a laissé de nombreux écrits qui prouvent que chez lui la théorie savante se déduisait de l’expérimentation et de la pratique.

Amélie (rue) : Cette rue n’est point très ancienne. Elle s’appelait autrefois Rue Projetée, nom qu’en 1824, par suite d’une décision du ministre de l’intérieur, elle échangea contre celui qu’elle porte actuellement en souvenir de Mlle  Amélie, fille de M. Pihan de la Forest, l’un des principaux propriétaires riverains. Cette jeune personne, morte à l’âge de 15 ans, avait été, dans sa courte existence, un modèle accompli des plus touchantes vertus.

Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses !

Mais n’était-ce pas plutôt un lys, et le plus beau de tous, que cette céleste enfant, cette sœur des anges, à qui sa robe d’innocence servit de linceul et qui laissait après elle un tel parfum de piété et de sainteté ?