Page:Bourgeois - Pour la Société des Nations.djvu/11

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de l’humanité. Nous citerons de lui ces paroles qui expriment toute sa pensée :

« L’idée de justice est le fondement de la cité moderne et c’est au service de cette idée de justice que doivent être mises les lois naturelles de la solidarité universelle.

« Les forces aveugles de la pesanteur nous menacent, et à chaque heure de notre existence, elles peuvent nous écraser. L’homme sait se servir, cependant, de ces lois aveugles pour construire et pour élever vers le ciel d’admirables monuments où sa raison a su mesurer leurs actions diverses et les combiner suivant un plan d’équilibre et d’harmonie.

« De même nul ne peut songer à organiser la société humaine en ignorant, en négligeant les inévitables effets de la loi de solidarité. Mais, il est possible de s’en servir pour le bien commun, il est possible à notre raison d’en coordonner les effets pour créer l’édifice de justice.

« La solidarité détermine une définition nouvelle des obligations et des droits des hommes, elle permet de formuler une morale et d’instituer un droit où chacun de ceux-ci n’est pas seulement un individu opposé à l’ensemble des autres hommes, mais un associé étroitement uni à tous les autres associés humains et partageant avec eux pour son développement comme pour le leur le bienfait d’une sorte de communion universelle. »