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Dans les conflits du capital et du travail, il préconise sans cesse la formule de l’arbitrage, à laquelle il donnera plus tard un si large retentissement dans le monde. Mais il ne suffit pas d’apaiser les conflits déjà nés, il faut les empêcher de naître : il s’acharne donc avec une obstination inlassable à combattre les fatalités sociales. La « Coopération » et la « mutualité » sont pour lui les instruments les plus parfaits pour mener cette lutte, et sur ce terrain l’État doit seconder et parfois devancer les initiatives privées. C’est ainsi qu’il a fondé en 1893 à la Chambre des Députés la « Commission d’assurance et de prévoyance sociale, » qu’il a pris la plus large part à l’élaboration des lois sociales : retraites ouvrières et paysannes, retraites des mineurs, et qu’il organise la lutte contre le chômage et contre les autres maux de la production moderne.

Après s’être ainsi occupé de la famille et de la nation, Léon Bourgeois a été logiquement conduit à porter ses regards au delà des frontières, car les nations, pas plus que les individus, ne peuvent vivre isolées. Elles sont interdépendantes d’une façon tous les jours plus sensible : mille liens les unissent et les maux de l’une se répercutent chez les autres. Les travailleurs, les commerçants, les financiers, les penseurs de toutes les parties du monde dépendent les uns des autres ; c’est ce grand fait que Léon Bourgeois ne cesse d’avoir présent