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certains cas graves, grâce aux institutions nouvelles, la guerre avait, en effet, été épargnée au monde.

Ensuite, par le renouvellement des expériences heureuses, le recours à l’arbitrage apparaîtrait bientôt à l’opinion comme une nécessité de la raison. Et les conférences suivantes pourraient, peu à peu, transformer en obligations contractuelles précises, et dûment sanctionnées, les engagements purement moraux ou même les simples recommandations inscrites dans les premières conventions : c’est par la méthode expérimentale que la Société pacifique des Nations parviendrait ainsi à se constituer définitivement.

Les événements n’ont-ils pas confirmé ces prévisions ?


M. Léon Bourgeois a parlé un jour des rêveurs de la paix et des hommes d’action de la paix. C’est l’idée à l’épreuve des faits, l’idée en action, que l’on retrouvera à travers ces pages. On y verra comment, après avoir gagné l’adhésion d’esprits généreux, elle pénètre chaque jour davantage l’opinion, et l’a conquise au point de s’être imposée déjà dans certains cas aux gouvernements eux-mêmes. Dans une période de dix ans (1899-1909), les « Conventions de la Paix » ont abouti à des résultats pratiques considérables. Le règlement de l’incident de Hull, entre l’Angleterre et la Russie, et celui