Page:Bourget, Poésies 1872-1876.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.




PRÉLUDE




Voici venir les mois où le ciel est si clair,
Et le soleil si doux et la nuit si tranquille,
Que nous nous ennuyons d’errer dans cette ville
Où les toits des maisons attristent toujours l’air.
— Et nous nous rappelons qu’il est près de la mer
Plus d’un village, ombreux et verdoyant asile.

Sans doute ce sera Paris encor, là-bas :
Devant les flots calmés que rasent les mouettes,
Nous lirons les journaux, et ne nous plaindrons pas
Si les dames, aussi frivoles et coquettes,
Changent quatre ou cinq fois, en un jour, de toilettes
Pour danser au salon, le soir, les mêmes pas.