Page:Bourget, Poésies 1872-1876.djvu/68

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V

<poem>

Je t’ai beaucoup aimée et malgré cet ennui Qui jour par jour consume un peu de ma pauvre âme, Si je pense en rêvant à de beaux yeux de femme, Je revois tes chers yeux, tels qu’un jour ils m’ont lui.

Qu’ils étaient purs tes yeux, et si doux, si sincères, Étoiles qui brillaient dans mon ciel idéal, Et qui ne m’ont ravi qu’après tant de misères

Leur mystique fanal !

Ah ! les yeux, bleus ou noirs, gais ou mélancoliques, Tantôt calmes, levés aux cieux immaculés ; D’autres fois douloureux et de larmes voilés. Réfléchissant les cœurs dans leurs miroirs féeriques. Ah ! les beaux veux, cruels ou doux, oublions-les !