Page:Bourget - Pauvre petite !, 1887.djvu/58

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presque repoussée. Quels pénibles instants ! Combien durèrent-ils ? je l’ignore : mon cœur battait à faire éclater ma poitrine ; mes yeux se voilaient, et il me semblait que mes oreilles refuseraient d’entendre un secret fatal, si c’en était un que devait me dire Louise, lorsque, se soulevant à demi, elle plongea son regard dans le mien et d’une voix étranglée murmura :

— Et toi, alors, si tu me sais coupable, tu me repousseras aussi ?

Pour toute réponse, je me levai en lui ouvrant mes bras ; elle jeta sa tête