Page:Bourget - Pauvre petite !, 1887.djvu/96

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seule dans un vide effroyable ; dom Pedro est parti, ma vie le suit et m’abandonne ; tout ce qu’il y a en moi qui puisse vibrer encore est à lui, à lui à jamais !

— Je t’en supplie, Louise, calme-toi, chasse ou au moins combats ces noires idées, qui ébranlent ton cerveau, à quoi bon te rendre malade ?

— Je voudrais tant mourir ! murmura-t-elle.

Jamais je n’oublierai le son de sa voix prononçant ces dernières paroles ; je me sentis frissonner, et n’eus plus le courage de discuter avec elle.