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la terreur en macédoine

— Victoire ! crie Marko : ah ! cette fois, nous les tenons. »

Il envoie en éclaireurs les cavaliers dont les chevaux sont susceptibles d’un dernier effort, et leur crie :

« Cinq cents piastres au premier qui apercevra ces paysans maudits !… Crevez, s’il le faut, vos bêtes ! »

Ils rassemblent les rênes, piquent de l’éperon les flancs houleux saturés de sueur et partent ventre à terre. Le gros de la troupe suit en hâte, sur un terrible chemin de casse-cou dont l’altitude atteint près de 800 mètres.

Le torrent côtoie maintenant la route qui fait un coude très brusque à cinq kilomètres de la frontière. Les chevaux trottent. Les fantassins prennent le pas de charge. Bêtes et gens vont d’un train d’enfer. Marko s’étonne de ne pas voir revenir un des éclaireurs.

La frontière se rapproche. On voit distinctement se découper la haute arête montagneuse qui sépare le versant macédonien du versant bulgare. Brusquement, une fusillade éclate et Marko, dont la colère laisse percer une vague inquiétude, s’écrie :

« Est-ce que ces croquants auraient l’audace de nous attaquer ? »