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la terreur en macédoine

— Un insecte ne pourrait même pas s’y agripper. »

Joannès cogne le roc avec une pointe de baïonnette, pour en vérifier la densité.

Il murmure à demi-voix :

« Dans de la pierre tendre, on pourrait enfoncer de distance en distance des baïonnettes… faire une sorte d’échelle… sur laquelle se hisserait l’un de nous… un labeur effroyable… une ascension pire encore…

« Mais non !… pas même cela, c’est du granit !… plus dur que l’acier lui-même !

— Rien à faire de ce côté ! Si nous inspections à fond les cavernes…

— J’y songe !

« Peut-être un boyau, un trou, un rien nous a-t-il échappé jadis… quand nous avons trouvé Nivia…

« Le fond est de sable ou de calcaire friable… on pourrait fouiller, agrandir la moindre cavité… en faire une sorte de terrier pour nous faufiler sous cette muraille qui ne doit pas être bien épaisse…

— Oui ! et de l’autre côté est le versant bulgare… nous nous trouverions à déboucher dans la principauté amie !

— Cherchons donc. »

Les voilà partis jusqu’au fond de la première caverne. Là, rien de compliqué dans la structure du réduit.

La paroi s’incline à quarante-cinq degrés pour être coupée à pic par le granit. Avec une pointe de baïonnette, Joannès fouille le sol. À cinquante centimètres il rencontre le roc. Cette caverne, close de tous côtés, n’est qu’une bulle énorme qui s’est formée dans la montagne à l’époque des fusions cent mille fois séculaires de notre globe.