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la terreur en macédoine

— Réussi !… au nez et à la barbe des Turcs… C’est notre dernier voyage !… répond l’ânier.

« Il ne nous reste plus qu’à tuer Timoche et Andréino ! puis, redevenir… nous !

— Bravo !… mais chut !… laissez-moi !… je corresponds avec ce brigand de Marko ! »

Et l’homme se remet à manier, avec dextérité, le levier d’un télégraphe Morse, pendant que se déroule lentement la bandelette constellée de points et de barres du récepteur.

L’appareil, de petites dimensions, est une merveille de précision. Simplement posé sur une table, il peut être enlevé séance tenante et transporté soit à la main, soit sur le dos, dans une valise ou dans un sac de soldat.

Il correspond avec le dehors par un fil caoutchouté qui sort entre deux tuiles…

Timoche reprend, écoutant la cadence intermittente du manipulateur et ses tac… tac…

« Et que dit ce misérable Marko ?

— Des choses bien intéressantes, répond le télégraphiste.

« Je vais vous lire cela dans un moment.

— Mais quoi ?

— Il s’occupe notamment de cet intrépide Joannès et de cette charmante Nikéa, aussi intrépide que son mari, notre chef…

— Il est vraiment bien bon pour… eux !

— Et que dit-il encore ?

— Tiens, vois toi-même… je viens de transcrire en clair ses dépêches précédentes à cet autre brigand, son âme damnée, le colonel Ali, qui commande le fort et les troupes défendant la passe. »