Page:Boussenard - La Terreur en Macédoine, Tallandier, 1912.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
295
la terreur en macédoine

Timoche s’approche de la lucarne et jette sur la route de la frontière un rapide regard.

« Les Turcs ne viennent pas encore, dit-il songeur, et cela nous donne un peu de répit. »

Puis il ajoute, en regardant l’appareil qui fonctionne toujours sous les doigts agiles de l’homme :

« Sais-tu bien que c’est un trait de génie d’avoir établi une dérivation sur ce fil…

— C’est la moindre des choses !

« Voyons, dès le commencement des travaux opérés à la passe, Marko a fait poser un fil reliant le fort à Prichtina, en suivant la route… Ce fil traverse Egri-Palanka, et, par un hasard singulier, s’appuie sur le point culminant de là distillerie Rislog… la mienne !

« Tout naturellement, j’ai voulu savoir ce que ce brigand de gouverneur général disait à son digne subalterne… Je me suis souvenu de mon ancien métier de télégraphiste ; j’ai installé ici un relais… c’est-à-dire un récepteur et un manipulateur branchés sur ce fil…

« De telle façon que toutes les communications passent sur mes appareils et que je les transmets après en avoir pris connaissance !

« Tu vois comme c’est simple !

— Oui, simplement admirable, répond Timoche en lisant le papier où le télégraphiste a transcrit les dernières dépêches.

« Voyons cela…

« — Gouverneur général à colonel Ali… Plus urgent que jamais surveiller frontière… interdire formellement passage convois transportant roses pour distilleries… Suis informé que ces convois font contrebande de guerre… appris par agent très sûr que