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la terreur en macédoine

ombres et résolus, des ordres. Ils sont exactement vingt, plus trois femmes, également armées.

Rislog s’en va au générateur de vapeur et fait agir le sifflet. Longtemps et d’après un certain rythme, des son brefs ou prolongés, mais stridents à arracher le tympan, vibrent dans l’air. C’est un signal évidemment connu et qui doit s’entendre à des distances considérables.

Il siffle encore, et déjà des hommes arrivent comme s’ils sortaient de dessous terre. Il en vient de la montagne à laquelle est adossée l’usine. Il en vient des cabanes isolées au milieu des broussailles. Il en vient du village, et brusquement ils surgissent dans la cour.

Quelques mots rapides et empreints de cordialité sont échangés, avec de rudes poignées de main.

« Bonjour, frères !… c’est nous !… Enfin, le moment est donc arrivé de se battre !…. Nous nous sommes apprêtés quand nous avons entendu les bombes !

« Ah ! ah !… Ça chauffait !… »

Au fur et à mesure, ils sont armés et équipés pour la rude campagne qui s’ouvre. De la cachette sortent les mannlichers, les cartouches, des haches, des pioches et des pelles à manche court pour élever en hâte quelques rudimentaires ouvrages de défense.

Il y a encore des cartouchières, des ustensiles de cuisine, des sacs de soldat, des couvertures, des cordages et quelques provisions de bouche.

Tout cela est réparti entre les futurs combattants. Les paquetages sont faits en un clin d’œil. Et cela forme un barda dont seraient fiers nos troupiers d’Afrique.

Enfin, les munitions sont arrimées dans les havresacs et chaque homme reçoit trois bombes.