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la terreur en macédoine

Tandis que la décharge électrique s’opère instantanément au gré de l’homme qui choisit son temps, à la seconde près, et agit au moment précis.

De ce fait, le détonateur introduit dans la cartouche de dynamite subit une modification importante. À la place de la mèche qui enflamme le fulminate de mercure, il y a une amorce particulière. Cette amorce consiste en une petite hélice en fil de platine extrêmement fin, en contact avec un minuscule flocon de fulmi-coton. Ce petit appareil est placé dans le détonateur, à la partie que devrait occuper la mèche.

Quand un courant électrique passe dans l’hélice, le fil de platine s’échauffe, enflamme le fulmi-coton qui fait détoner la capsule et du même coup la cartouche.


… De plus en plus le soleil s’incline sur l’horizon. Il grandit, rougit, s’abaisse encore et lentement disparaît. Les ombres s’épaississent et les contours des objets s’estompent.

« C’est le moment, dit à voix basse Joannès.

— Je suis prêt », répond avec sa brièveté d’homme d’action Rislog.

Tous deux portent au cou un sac analogue aux musettes en toile de nos troupiers. Ces sacs sont pleins, semblent lourds et apparaissent bossues par le contenu.

Joannès et Rislog s’assurent que la solitude est absolue et quittent en rampant leur abri, derrière la berge. Ils arrivent à la voie qui file absolument plane en cet endroit. Sans hâte, mais aussi sans faux mouvement, ils travaillent, suivant l’effrayante expression de Joannès.

C’est lui qui commence. Il tire de son sac une car-