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la terreur en macédoine

Alors si, par impossible, les patriotes arrivent à percer la double ligne de troupes interposées entre eux et la frontière, ils ne trouveront plus, dans les villages ravagés, que des musulmans fanatiques. Naturellement, ces derniers leur refuseront asile et les livreront, morts ou vifs, contre argent, à l’autorité.

Ainsi repoussés de partout, les malheureux patriotes seront enfermés dans un cercle de fer absolument infranchissable.

Donc, pour Marko qui dispose de moyens immenses, leur perte certaine est seulement une question de jours. Tous ces mouvements, combinés avec une habileté diabolique, s’exécutent avec une précision inouïe.

Ah ! Marko sait se faire obéir ! Il est vrai qu’il peut employer à propos — à tout propos — deux auxiliaires dont la puissance est irrésistible : l’or et la terreur !

Tout officier, sous-officier ou soldat coupable d’avoir laissé échapper un rebelle en armes sera pendu ! Les officiers et sous-officiers sont responsables des actes de leurs subordonnés. Quiconque capturera un rebelle en armes recevra cent livres. Si c’est un simple soldat, son chef immédiat touchera une somme égale. On juge si une pareille consigne doit stimuler le zèle de ces hommes cupides, faméliques et féroces.

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Revenons à Joannès.

Désolé, le jeune chef vient de faire à ses malheureux amis de rapides et touchantes funérailles. Une faille dans la montagne a reçu les tristes fiancés de la