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la terreur en macédoine

— Oui, les bandits sortaient sournoisement et nous massacraient.

— Ils vont nous attaquer… je le sens… j’en suis certain…

— Que faire ?

— Appeler cinq hommes… se procurer quelques cordages… quelques solides poignards à lame courte et large…

« Surtout, le plus grand silence ! un mot, un bruit de pas et tout serait perdu.

— Ne vaudrait-il pas mieux entasser des quartiers de rocs sur ce passage et en boucher l’entrée ?

— J’y ai songé, mais je veux prendre Marko !… le prendre vivant, et je dois laisser faire l’attaque.

« Va ! mon enfant, va ! et hâte-toi ! j’ai un plan excellent et je réponds du succès ! »

Quelques minutes après, les cinq hommes arrivaient conduits par la jeune femme… Pieds nus, munis de cordes et de poignards, ils interrogent du regard leur chef.

Il les fait grimper près de lui et les installe, plutôt par gestes, sur la mince corniche qui surplombe l’abîme et s’infléchit en plan incliné, d’un bout, sur l’esplanade.

Alors seulement ils aperçoivent l’ouverture taillée à vif dans le granit, engueule de four, et close hermétiquement par une roche ou un bloc de fonte. Derrière ce puissant obturateur, ils entendent des bruits sourds, indiquant la présence immédiate d’êtres animés.

« Marko et ses brigands ! » murmure Joannès dont les yeux flamboient.

Puis il fait à voix basse quelques recommandations et ajoute, en saisissant un poignard :