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la terreur en macédoine

n’ont pas pris une minute de repos. Le conduit souterrain se poursuit, jusque sous la grande salle qui renfermerait facilement deux cents personnes.

Chose extraordinaire, ils ont travaillé avec tant de précaution que pas un bruit suspect n’est venu donner l’éveil aux bandits. Ils ont ensuite excavé circulairement le centre du plancher. Des piliers, au nombre de six, maintiennent le boisage qui supporte ce plancher.

Ces piliers de bois, dressés en arc-boutants, sont reliés entre eux par des cordes. Ces cordes sont en outre attachées au câble servant jadis à monter l’eau dans les seaux.

Maintenant, les débris retirés de la mine ont comblé le puits jusqu’au boyau transversal. Une petite échelle dressée contre la paroi permet de communiquer facilement avec le dehors.

« Tout est prêt, dit Panitza qui remonte informer Joannès du succès de l’opération.

— C’est bien ! pas de temps à perdre, répond le jeune homme ; empoignez le câble et attendez mon signal. »

Ils sont environ vingt-cinq pouvant travailler utilement. Joannès descend dans le puits, saisit l’extrémité libre du cordage qui sort du boyau. Il aperçoit, à la lueur d’une chandelle, ses camarades arc-boutés, comme des marins parés à haler sur une aussière.

« Vous y êtes ?… » dit-il à demi-voix.

Il va crier l’ordre libérateur, provoquer l’écroulement à pic d’une portion du plancher, tenter le suprême et périlleux effort de délivrance.

Quatorze heures d’un labeur écrasant se sont écoulées.