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au lecteur

passent l’imagination. Et j’éprouve le scrupule bien naturel de vous dire : « Ce récit, documenté avec le plus grand soin et puisé aux sources les plus authentiques, sera toujours conforme à la vérité. Mais, pourtant, cette vérité devra être plutôt atténuée, car il est de ces horreurs que l’on ne peut écrire… »

Je raconterai donc avec tristesse et sincérité les atrocités poignantes dont souffrent les chrétiens d’Orient. Je serai narrateur fidèle et impartial, sans faire intervenir et sans discuter les croyances et sans la moindre préoccupation confessionnelle. Si notre pitié est acquise aux martyrs, c’est parce qu’ils sont avant tout des hommes. Et l’homme qui souffre a droit à notre compassion et à notre respect, quelles que soient son origine, sa nationalité, sa couleur ou sa foi !

C’est pourquoi, aussi, en écrivant ces lignes, je me joins de toute mon âme à ceux qui réclament au nom de l’humanité, pour les martyrs d’Orient, la fin d’une tyrannie qui déshonore un régime et une époque.


L. BOUSSENARD.