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la terreur en macédoine

« C’est le clan de Marko », dit Panitza d’une voix basse, un peu tremblotante.

Là-haut, tout semble désert, et cette solitude qui fait pressentir des embûches sournoises n’en est que plus poignante. Les Turcs à leur tour ont mis pied à terre. Ils montent le chemin à flanc de montagne, une corniche croulante bordée par l’abîme.

Maintenant, ils ne tiraillent plus, tant ils semblent certains de prendre les trois fuyards. Mais est-ce bien là le but réel d’un pareil déploiement de forces ?

Cette idée vient à Joannès qui la résume d’un mot :

« On dirait plutôt qu’ils attaquent Marko !

— Pourtant, ils nous ont tiré dessus, objecte Michel.

— On peut faire d’une pierre deux coups.

— Je ne dis pas non, mais pourquoi attaquer Marko ?

— On affirme qu’il est riche… puissamment riche… qu’il possède un trésor énorme… grossi de père en fils et jalousement gardé… ce trésor doit tenter la cupidité d’un gouvernement rapace et indigent.

— Possible ! et à voleur, voleur et demi !

« Mais nous, chef, où allons-nous ?… Bientôt plus moyen d’avancer ni de reculer… la fuite nous a entraînés malgré nous jusqu’ici… à présent, nous voilà pris entre Marko et les Turcs…

— Le marteau et l’enclume.

— Et voici le marteau qui tombe ! s’écrie Panitza en pâlissant.

— Collez-vous à la montagne, dit froidement Joannès.

Un bloc de pierre vient de se détacher du sommet, sans cause apparente. Il roule d’abord lentement. De