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Il suffit d’un coup d’œil jeté sur cette liste pour remarquer que les sciences politiques n’y sont pas au complet. L’histoire diplomatique, par exemple, n’y figure pas. Le droit constitutionnel n’y est pas nommé ; s’il s’y trouve, ce ne peut être qu’accessoirement et comme introduction au droit administratif.

En second lieu, ces cours sont dispersés dans des écoles différentes, les unes ouvertes, les autres fermées. La même personne ne peut pas les suivre tous.

Dans l’école où ils sont le plus nombreux et groupés avec un certain ordre, ils ne sont là que pour préparer à une profession déterminée, celle d’avocat ou de magistrat. Cela tend à priver l’enseignement de la largeur et de l’indépendance qui sont l’âme des études politiques.

Si les quatre cours du Collége de France conservent toute leur liberté scientifique, ils pèchent par un autre point : il n’y a entre eux aucun ordre concerté qui fasse de chacun le complément des autres et l’une des parties d’un même système d’instruction. Ils vont isolément où la fantaisie de chaque professeur les mène. Cette année, par exemple, l’histoire de l’économie politique a pour sous-titre : Des forces productives des nations et de la condition des populations ouvrières. — La législation comparée : Administration et législation française sous Louis XVI. — Le droit des gens : Des conditions morales de la liberté politique et des théories du droit naturel au dix-septième siècle. Ainsi tel