Page:Boutroux - La Monadologie.djvu/200

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tendre assez l’ordre de l’univers, nous trouverions qu’il surpasse tous les souhaits des plus sages, et qu’il est impossible de le rendre meilleur qu’il est[1] ; non seulement pour le tout en général, mais encore pour nous-mêmes en particulier, si nous sommes attachés, comme il faut à l’Auteur du tout, non seulement comme à l’Architecte et à la cause efficiente de notre être, mais encore comme à notre Maître et à la cause finale qui doit faire tout le but de notre volonté, et peut seul faire notre bonheur (Préf. *, 4 a b[2]. § 278. Préf. *, 4 b[3]).

  1. Cette formule, dans la pensée de Leibnitz, n’exclut pas l’idée du progrès, qu’il a toujours considéré au moins comme une hypothèse possible (V. notamment lettre 4 à M. Bourguet. Erdm., p. 733. — V. sup., p. 110). En tout cas, Leibnitz admet bien évidemment la formation progressive d’une cité de Dieu ou monde moral proprement dit au sein du monde naturel, comme on vient de le voir dans les paragraphes précédents.
  2. Édit. Erdm., p. 469.
  3. Édit. Erdm., 469 b.