Page:Braunschvig - Poèmes pour l enfance, Privat, 1920.djvu/233

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Gardez-vous de donner l’assaut
Au grain qui dort dans le boisseau !
Car, si la Noire se réveille,
Demain, en sacrant, le meunier
Trouvera rouge, au farinier,
La farine blanche la veille.

Soyez discrets, soyez prudents !
N’allez pas aiguiser vos dents
Sur le sac où dort l’assassine,
Car elle bondirait soudain,
Et vous lui crieriez, bien en vain :
« Cousine ! cousine ! oh ! cousine !… »


Près du moulin, dans le verger,
Au soleil, on voit s’allonger
Une chatte couleur d’ébène ;
Il est bien certain qu’elle dort :
Ses yeux ne sont que deux fils d’or.
Et ses griffes sont dans leur gaine.