Page:Braunschvig - Poèmes pour l enfance, Privat, 1920.djvu/235

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Sous le moulin, dans le ruisseau,
Se tient, assise au bord de l’eau,
Une chatte couleur d’ébène ;
Il est bien certain qu’elle dort :
Ses yeux ne sont que deux fils d’or
Et ses griffes sont dans leur gaine.

Pourtant, ne vous y fiez pas,
Et gardez-vous, dans vos ébats,
De trop approcher de la rive,
Goujons dorés et bleus barbeaux,
Si vous ne voulez, dans le dos,
Sentir une griffe furtive !

Certe, elle n’aime pas le bain,
La chatte noire ! mais enfin,
Pour y harponner une truite,
Elle se risque quelquefois
À se mouiller un peu les doigts,
Comme le diable en l’eau bénite.