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à lui-même dans les pâturages, où il sait à peine ramasser l’herbe qui, dorénavant, sera son seul aliment. Il est ainsi mis, sans transition, du régime lacté au régime du vert ; tout au plus lui donne-t-on, dans le commencement, un peu de farine avant de le mettre au pâturage et quand il est rentré à l’étable. Mais bientôt, grâce à l’énergie de résistance que lui ont léguée ses parents, il est habitué à ce régime du vert, le seul auquel il sera soumis jusqu’à l’entrée de la mauvaise saison.

Le veau a alors environ six mois ; les pâturages sont rasés, l’hiver a ramené les froids et la pluie, il est alors rentré en stabulation dans des étables mal aérées, mal construites, généralement basses, étroites, ayant pour toute ouverture la porte d’entrée du bétail et quelquefois une fenêtre ; le tout, du reste, parfaitement insuffisant pour fournir assez d’air de rénovation. Aussi, quand on entre dans la plupart de ces étables, est-on frappé de la température sensiblement plus élevée que celle du dehors ; les animaux sont placés là en trop grand nombre et s’y trouvent comme dans une étuve ; ils respirent à pleins poumons un air miasmatique, vicié par leur propre respiration et contraire à celui que prescrivent les règles d’une bonne hygiène. Ce sont là de très mauvaises conditions qui influent d’une manière notable sur la santé des animaux et dont on ne tient pas assez compte dans notre région, Il serait cependant d’un intérêt capital de se rappeler que c’est par un air de bonne nature, qu’on entretient une des fonctions les plus importantes de la machine animée, fonction sans laquelle les autres ne pourraient s’effectuer et apporter leur contingent d’action dans l’entretien de la vie. Or, cet air, pour aussi sain soit-il, avant que les animaux n’y aient pénétré, devient bientôt anormal par leur exhalaison cutanée et pulmonaire, si on