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Gascogne, jusqu’en avril, époque à laquelle le vert des prairies artificielles commence à arriver et qui dure jusqu’en juin. Le jeune élève a alors un an ; on le remet au pâturage et il est soumis à la même série de soins jusqu’à l’âge de deux ans et demi, époque à laquelle on pratique généralement la castration.

C. Dressage. – Bientôt après la guérison de l’opération commence le dressage. Il est dans la destination du bœuf gascon d’être une race essentiellement de travail ; sa conformation, on le sait, s’y prête avec beaucoup de facilité. Le travail favorise le développement de l’individu, le maintient en santé, le rend plus énergique ; il fait disparaître jusqu’à un certain point le lymphatisme. Il est surtout avantageux au point de vue économique. Le travail paie l’entretien des animaux en même temps qu’il les rend plus propres à tous les usages ; la viande est meilleure, plus savoureuse, moins adipeuse, moins couverte de suif que chez les animaux qui n’ont jamais travaillé. Il faut que l’on puisse engraisser les animaux économiquement, et un des moyens d’y arriver, c’est de leur faire gagner par le travail les aliments qu’ils consomment.

On le voit donc, le travail est très utile pour l’utilisation et l’hygiène du bœuf ; il s’agit de bien l’y préparer. Un des moyens pour y arriver est le dressage. C’est peut-être la question la mieux comprise des éleveurs gascons. Ils commencent de caresser le sujet dès son bas âge, l’habituent à se laisser approcher sans frayeur, se le rendent familier, lui parlent comme s’il pouvait les comprendre. Plus tard, lorsqu’il peut s’atteler, on le fixe au joug avec un bœuf déjà dressé, puis on joint ensemble les deux jeunes élèves, on leur fait faire de légers travaux et dans peu de temps ils