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. On l’emploie même avec excès, non pas précisément dans un but d’amélioration, mais forcé que l’on est d’exécuter avec le bœuf les travaux de l’agriculture. On pourrait cependant faire ce travail par les chevaux ou les mules ; mais il n’offrirait pas les mêmes avantages. Du reste, cette manière de procéder est si bien ancrée dans les mœurs, que la science économique ne parviendrait pas à la détruire ; et c’est justice, car après une discussion assez longue entre les partisans et les non-partisans du travail au bœuf, il a été admis par la plupart d’entr’eux que les travaux de l’agriculture avaient plus d’avantage à être exécutés par ce dernier que par les chevaux.

Le travail, pour être un moyen améliorateur, devrait être réduit à une gymnastique fonctionnelle, il devrait être employé modérément ; mais, poussé trop loin, comme cela arrive souvent, il devient une cause de mine pour l’animal qui s’épuise en efforts. Par l’excès du travail, la circulation et la respiration s’accélèrent, le carbone est brûlé en plus grande quantité qu’à l’état normal ; il y en a plus de consommé que les aliments ne peuvent en fournir, et par conséquent, il n’y a plus balancement entre la force de composition et celle de décomposition ; de là résulte l’amaigrissement assez prononcé du sujet, de sorte qu’il est assez difficile de le rétablir pour la boucherie. Il faudrait, pour obvier à ces inconvénients, avoir un plus grand nombre de bêtes de travail pour qu’elles puissent se soulager les unes par les autres. Mais vouloir cela dans l’état actuel de notre agriculture, c’est vouloir l’impossible, vu que par le système de culture employé aujourd’hui, on peut à peine récolter assez de fourrage pour nourrir convenablement les animaux que l’on a déjà ; il est donc inutile de songer encore à en augmenter le nombre.