Page:Breton - Un peintre paysan, 1896.djvu/190

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POESIE contrer, fut un peintre décorateur appelé Su- reau . Je le connus à Paris vers i848. Il rimait avec entrain, rêvant la gloire et sa- crifiant une partie de ses nuits à cette noble ambition. Le brave garçon est mort tout jeune, mort à la peine... Je l’ai beaucoup regretté et je crois que ses essais n’étaient pas sans promesse de talent. Il recevait des conseils de M"" Desbordes- Yalmore . Nous nous faisions nos confidences, car nous étions de bons camarades et c’était à moi qu’il montrait d’abord ses vers fraîchement éclos. Si je les trouvais bons, il me disait : (( M" Desbordes-Valmore va probablement être plus sévère et les trouver mauvais ; nous ne nous figurons pas combien c’est difficile! » Et je compris qu’il ne fallait pas en faire légè- rement. Je me mis donc à juger avec plus de sévérité mon penchant à rimer et, assez longtemps, je m’abstins de m’y livrer, étant d’ailleurs absorbé par mes études de peinture. Lorsque je fis le sonnet de Courrières* , y 3iysiis

  • Ce doit être vers i864, car je me rappelle l’avoir montré,

en i865, à notre charmant poète André Lemoyne, qui était alors, en même temps que moi, à Cernay.