Page:Brisse - Présentation sous forme de toast du vin de la récolte de 1472.djvu/3

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montrer à leurs alliés combien promptement ils viendraient à leur secours dans un pressant danger. »

La ville de Strasbourg, pour présenter à ses invités le vin d’honneur, qui, suivant l’usage, devait avoir au moins cent ans, s’était procuré une certaine quantité du vin de la récolte de 1472, déjà en très grande vénération — comme le sera un jour, je l’espère, celui de la récolte de 1868.

Une partie seulement de ce vin ayant été consommée, le surplus fut placé dans les caves de l’hôpital civil, pour y être conservé.

L’hôpital brûla en 1706 — mais il est un dieu pour le vin — les caves furent préservées, et le vin de 1472, confié alors au sommelier Jean Hartmann, n’eut point à souffrir de dommages.

Hartmann légua sa charge à ses enfants. C’est aujourd’hui son arrière petit neveu, Georges Popp, tonnelier de l’hôpital civil, qui soigne avec amour et respect ce qui reste du vin de la récolte de 1472.

Il y a quelques temps, je quittai l’hôpital de Strasbourg, où j’étais entré malade, comme l’eût fait un poète, et où six semaines suffirent à un savant docteur et à de saintes filles de Dieu pour me rendre la santé. La veille de mon départ, l’excellent directeur me fit visiter le célèbre cellier de l’hôpital et goûter ce vin de 1472, que la municipalité offre en grande pompe aux souverains, aux princes, aux maréchaux et aux pontifes en visite officielle à Strasbourg.