Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




IV


1804-1809


Ainsi s’écoulèrent les dernières années de mon éducation ; les aînées de mes sœurs se marièrent et c’est dans les deux maisons où elles entrèrent que je vis, pour la première fois, la société à titre non plus d’enfant, mais de jeune homme.

Mon frère, René d’Argenson, avait pour précepteur le fils d’un homme dont le nom n’est pas sans célébrité dans les lettres et dans la philologie, M. Schweighaüser, de Strasbourg, éditeur d’Hérodote et d’Athénée. Je fus conduit par lui dans plusieurs maisons où se réunissaient les gens de lettres les plus connus de cette époque, et en particulier dans la maison de M. Suard. J’y vis les restes de la société du xviiie siècle, l’abbé Morellet, Garat, Daunou,