Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

traités qui forment désormais la base de l’ordre européen.

Ce langage fut bien accueilli à Berlin, où le caractère et le nom du comte de Lobau étaient bien connus et généralement respectés ; il le fut mieux encore à Vienne. L’Autriche s’engagea, de son côté, à ne permettre sur son territoire aucune intrigue contre le nouveau gouvernement français, tout aussi peu celles qui proviendraient de la famille déchue, dans le cas où cette famille y viendrait chercher un asile, que celles qui auraient pour but le jeune duc de Reichstadt. M. de Metternich alla jusqu’au point de nous honorer de ses bons conseils. « Il y a, dit-il au général Belliard, deux nobles entêtés dont, vous et nous, devons également nous défier, bien qu’ils soient gens d’honneur et nobles gentilshommes, le roi Charles X et le marquis de la Fayette. Vos journées de Juillet ont abattu la folle dictature du vieux roi, il vous faudra bientôt attaquer la royauté de M. de la Fayette ; il y faudra d’autres journées, et c’est alors seulement que le prince lieutenant général sera vraiment roi de France. » Cette conversation était de bon augure et l’anecdote est vraie, bien qu’elle ait été rapportée par M. Capefigue.