Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/37

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on en peut trouver le texte dans les journaux de l’époque et dans les historiens, le secret n’en ayant été gardé, ni par nous ni par le destinataire, et les commentaires ayant légèrement été leur train.

Le temps porte conseil. Cette lettre trouva la disposition de notre autocrate fort amendée. Le général Athalin fut reçu non seulement avec courtoisie mais avec cordialité ; il eut tous les honneurs de règles et de complaisance : fête à la cour, visite aux colonies militaires… « Je comprends, lui dit l’empereur, la situation du roi Louis-Philippe, je comprends la nécessité, le dévouement, le sacrifice ; mais quel dommage qu’il ait licencié cette garde royale si noble et si fidèle ! » Ce n’était pas là le langage qu’avait entendu au premier moment notre chargé d’affaires, M. de Bourgoing. La réponse au roi du Palais-Royal par l’empereur, datée de Czarskoë-Selo le 18 septembre, fut grave, irréprochable sans être affectueuse, le mot de frère y manquait, et notre roi en fut plus piqué que nous.

Le roi de Prusse et son autre allié s’exécutèrent de meilleure grâce ; poignée de main franche et sans coup de patte.