Page:Brongniart - Plans du Palais de la Bourse de Paris et du cimetière Mont-Louis.djvu/27

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qui vinrent adoucir les regrets cuisants que cette station renouveloit dans toute leur force. On s’achemina ensuite vers le champ où devoient être à jamais déposés[1] les restes de M. Brongniart. Il se trouvoit encore dans un lieu arrangé sur ses plans, rempli de monuments funèbres exécutés, commencés ou projetés par lui, au milieu d’hommes qui travailloient, il y a peu d’instants, sous ses ordres ; dans un lieu enfin quoi affectionnoit particulièrement, et d’une manière qui avoit paru à quelques personnes contraster avec certaines dispositions de son caractère. M. Brongniart avoit prouvé en cela qu’il n’avoit pas moins de philosophie que d’agréments dans l’esprit. Il trouvoit mille occasions de laisser voir ceux-ci ; mais, ne faisant pas parade de la première qualité, il ne la manifestoit que dans les occasions heureusement rares où il falloit l’appliquer.

Le rédacteur de cette Notice, engagé dans une autre carrière, auroit pu prier un des architectes ami de M. Brongniart, de se charger de cette rédaction. Si elle eût eu pour objet d’apprendre quelque chose de nouveau sur l’art de l’architecture, de décrire en détail des monuments, et d’appeler l’attention sur ce qu’ils présentent de remarquable, il ne l’eut pas entreprise ; mais n’ayant d’autre but que d’assurer à M. Brongniart la part de bienveillance humaine qui peut lui être due pour ses travaux et pour ses qualités, il a cru que les plus simples notions des arts lui suffiroient. D’ailleurs, il lui a semblé que plus ce travail l’éloignoit, par sa nature, de ses occupations ordinaires, plus il prenoit le caractère d’un travail fait exprès, et d’un hommage direct et particulier rendu à l’être qu’il révéroit. Enfin, il a mieux aimé faire quelques fautes, avancer même quelques idées peut-être susceptibles de discussions, mais qui lui sont propres, que de permettre à d’autres mains beaucoup plus habiles que les siennes, de l’aider à rendre à celui qui lui fut si cher cet hommage plus pur de son amour et de son respect.

  1. L’administration du département de la Seine a voulu concéder comme don le terrein destiné à conserver les restes matériels de cet artiste.

    La composition du monument simple, mais caractéristique, que la famille de M. Brongniart lui a fait élever, est de M. Hyppolite le Bas ; les sculptures d’ornement sont de M. Romagnési et la figure est de M. Laitié. A. B.