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nieusement nourris, se gorgent outre mesure d’aliments lorsqu’ils en trouvent à leur disposition, et ingèrent en même temps des substances nuisibles que, sans aucun doute, ils auraient su discerner à l’état de nature.

La domestication a donc prédisposé les animaux à contracter des indigestions ; aussi l’homme doit-il par un régime convenable et régulier s’efforcer d’atténuer les effets de cet asservissement.

L’état même du sujet exerce une influence bien plus directe sur la production des indigestions ; c’est ainsi que les sujets dont les dents sont irrégulières ou cariées, ceux dont l’appareil salivaire est altéré, se trouvent par le fait même prédisposés aux indigestions du rumen, à cause de l’importance d’une bonne mastication et d’une salivation complète.

Nous avons déjà dit, dans les considérations physiologiques préliminaires, comment la suspension de la rumination par quelque état morbide pouvait devenir à la longue une cause propre d’indigestion ; mais il est aussi des affections qui, sans arrêter complètement la rumination, gênent souvent cette fonction au point de s’opposer à l’action des estomacs. Telle est la tuberculose, maladie si fréquente de l’espèce bovine, qui peut empêcher la réjection des gaz ou des matières alimentaires vers la bouche par suite de la compression qu’exercent sur l’œsophage les ganglions bronchiques tuberculeux et hypertrophiés.

C’est par un mécanisme analogue que peut se produire l’indigestion du rumen lorsque des corps étrangers sont arrêtés dans l’œsophage.