Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/26

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n’occasionnent pas des accidents de météorisme aussi rapides et aussi graves. Mais lorsque les animaux, pressés par la faim, en ingèrent rapidement une grande quantité, les indigestions qui surviennent dans de telles conditions sont autrement graves que les précédentes, parce qu’alors le rumen est surchargé par une masse alimentaire dont il ne peut se débarrasser.

Parmi les aliments de cette nature qui occasionnent le plus souvent les indigestions du rumen avec surcharge, on peut citer : les foins des prairies basses et humides parce qu’ils sont souvent mêlés à des laiches, des joncs, des renoncules, des carex etc., le trèfle, le sainfoin et la luzerne lorsqu’ils sont desséchés, poudreux et réduits à leurs tiges, les plantes plus ou moins irritantes que l’on ramasse un peu partout et que l’on donne aux animaux dans les temps de disette, les feuilles de vigne, de choux même, les balles de blé, d’avoine etc.

Les aliments peuvent encore devenir nuisibles par suite des conditions dans lesquelles ils ont été récoltés. C’est ce qui a lieu pour les foins vasés ou qui ont subi l’action de la pluie après le fauchage, pour ceux encore que l’on a rentrés incomplètement secs. Ces derniers peuvent se recouvrir de végétations cryptogamiques qui, en irritant d’abord l’estomac, ne manqueront pas de produire ensuite des indigestions. Les grains eux-mêmes, lorsqu’ils ont été mal conservés, les tubercules lorsqu’ils sont germés, peuvent produire les mêmes effets désastreux.

Il est encore des aliments qui n’entrent pas dans la ration ordinaire des animaux et que l’on administre quelquefois