Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/32

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sa bouche se garnit d’écume, le pouls s’efface tandis que les battements du cœur sont forts, l’anxiété devient extrême, des tremblements musculaires se manifestent aux membres eau cou, enfin l’animal tombe et peut mourir instantanément.

La guérison spontanée est cependant possible si l’animal, par suite du malaise qu’il éprouve, se livre à de violents efforts de réjection qui amènent la régurgitation de matières alimentaires. Ce véritable vomissement soulage immédiatement les animaux et les dangers de mort se trouvent conjurés. Santin, Girard, Cruzel, Weber ont constaté des terminaisons de ce genre.

Malheureusement le vomissement est rare chez les ruminants, et même impossible à produire. D’où vient cette difficulté chez des animaux effectuant avec tant de facilité un phénomène analogue, la rumination, et dont le cardia présente les conditions les plus convenables pour la réjection alimentaire ? Il y a lieu de croire que cela tient à la difficulté de production de la nausée chez ces animaux et à l’impuissance du rumen sur une masse trop compacte et insuffisamment délayée.

Mais l’indigestion avec surcharge n’affecte pas toujours cette forme aiguë que nous venons de décrire ; quelquefois elle affecte une marche lente et peut alors être appelée chronique. Dans ce cas, le météorisme est moins considérable, mais la rumination est complètement suspendue et la peau renferme une masse alimentaire dure, peu pâteuse ; le mufle est sec, l’appétit nul, et il y a constipation ou seulement quelques déjections alvines fétides. Les animaux