Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/35

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persiste ; cependant les excréments se ramollissent parfois et l’on peut y voir, d’après M. Lafosse, des plaques minces et sèches qui semblent provenir du feuillet et sont quelquefois recouvertes par l’épithélium détaché du viscère.

La desquamation de cet épithélium doit être même la condition nécessaire de la désobstruction du feuillet, en permettant la disjonction des plaques alimentaires et leur glissement hors des gouttières de l’organe où elles avaient adhéré par le fait de leur dessication. Le feuillet, dans ces conditions, récupère sa contractilité, et la rumination ne tarde pas à se rétablir ; l’animal est moins abattu et mangerait même si on le lui permettait, ce dont il faut bien se garder encore.

Mais si l’obstruction persiste, la mort doit s’en suivre inévitablement. Alors apparaissent des tremblements généraux, une grande faiblesse, l’effacement des pouls, le décubitus presque continu et enfin des mouvements convulsifs, prélude de la mort qui arrive ordinairement du vingtième au trentième jour.

Dans d’autres cas plus rares, l’affection se complique de paraplégie, de péritonite, et quelquefois d’avortement chez les femelles pleines.

Chabert, Meyer et Zundel ont signalé comme autre complication l’épanchement de gaz dans le tissu cellulaire sous cutané surtout dans la région dorso-lombaire. D’après Chabert, cet emphysème général serait quelquefois semblable à celui que le boucher opère par l’insufflation.