Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/40

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Dans ce dernier but on pourrait encore administrer des lavements d’eau très-froide.

Mais, hâtons-nous de le dire, ces moyens sont souvent impuissants à arrêter les progrès du météorisme. Il devient alors nécessaire de réduire le volume des gaz en les neutralisant et d’arrêter en même temps leur développement en agissant sur la matière fermentescible d’où ils se dégagent ; enfin l’on doit chercher encore à réveiller la contractilité de la panse dont les fonctions sont momentanément suspendues. De là l’indication pour combattre les indigestions simples du rumen, comme aussi les indigestions avec surcharge, de recourir à l’emploi de médicaments qui en se combinant aux gaz de la panse réduisent leur volume, et qui jouissent en outre de propriétés antifermentescibles et excitantes.

Beaucoup de substances possèdent à elles seules ces trois propriétés et bon nombre d’entre elles ont déjà été distinguées depuis longtemps par l’observation et l’expérience. Telles sont l’ammoniaque, l’eau de chaux, la lessive de cendres, l’eau de savon et autres agents alcalins qui forment rapidement avec les gaz du rumen des composés d’un volume très-minime, et qui jouissent en outre, ainsi que l’a démontré M. Dumas, de la propriété d’arrêter les fermentations.

L’ammoniaque est, de tous ces agents, le plus fréquemment employé ; on le donne à la dose de 20 à 30 grammes dans un litre d’eau froide, en ayant soin de l’administrer à grandes gorgées ainsi que tous les breuvages destinés à tomber dans le rumen. On peut répéter plusieurs fois ce