Page:Bru - De la gourme des solipèdes.djvu/26

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fort, etc. Mais en même temps que ces symptômes se manifestent, la peau devient elle-même le siège de lésions très-importantes à connaître.

De petites élevures se montrent çà et là, de préférence dans les régions où la peau est dénudée de poils, vers la commissure des lèvres. Ces petites élevures constituent bientôt des vésicules du volume d’une noisette, aplaties à leur sommet et contenant un liquide séreux puis blanchâtre purulent. Bientôt elles se crèvent et alors se constituent autant de petites plaies circulaires à bords taillés à pic, à fond rose bourgeonneux, qu’à première vue il serait possible de confondre avec l’ulcération spéciale au farcin. Ce qui distingue ces ulcérations gourmeuses des chancres farcineux, c’est que, plus superficielles, elles tendent à se cicatriser régulièrement et non à envahir les tissus voisins.

L’éruption peut se borner à la peau, mais parfois la muqueuse des lèvres se recouvre elle-même de phlyctènes ; les barres, la face interne des joues ne forment qu’une large plaie. Dans ces conditions les lèvres constamment béantes laissent écouler une salive visqueuse très-abondante ; la mastication est pénible ; aussi les animaux choisissent-ils les aliments les plus faciles à mâcher.

Chez d’autres animaux, la surface cutanée devient le siégé d’altérations de même nature encore, mais plus nombreuses et plus vastes. Sur l’encolure, vers le bas de la gouttière de la jugulaire, se montrent une ou plusieurs cordes lymphatiques noueuses insensibles qui descendent de la parotide